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dans les tours n’était pas même ignoré de la police. Enfin, le 4 janvier, comme pour faciliter l’exécution du complot, le sonneur, avait quitté la tour sans permission, dès dix heures du matin, et sa femme, contrairement à une habitude jusqu’alors inviolable, sa femme s’était abstenue ce jour-là d’aller le remplacer.

Les défenseurs des accusés s’emparèrent de ces circonstances pour détourner sur l’autorité l’accusation qui pesait sur leurs clients. Ils reprochèrent à la police la préférence que, suivant de honteuses traditions, elle accordait au système qui consiste à réprimer sur celui qui consiste à prévenir. Ils s’emportèrent contre cette politique de ruse qui, en poussant elle-même aux troubles par de sourdes menées et des agents ténébreux, a pour but de rendre toute opposition odieuse et de rallier au gouvernement, par la peur, tous les intérêts amis du repos.

Ces attaques étaient fondées, dans le cas particulier dont il s’agissait, car il est certain que la police pouvait ici, sans inconvénient, sans difficulté et sans bruit, faire avorter des projets dont la portée d’ailleurs était nulle. Mais il est juste de reconnaître que, dans une société corrompue et sous l’empire d’institutions vicieuses, un système de pure prévention laisserait souvent l’autorité désarmée devant ses ennemis. Avertir les conspirateurs qu’on les surveille et que leur plan est connu, la police ne le pourrait sans les solliciter par cela même à prendre de meilleures mesures, et sans se mettre à leur merci. Les faire arrêter quand il n’y a pas en-