courrier, arrêté dans le duché de Posen, ne l’avait été que par mesure sanitaire ; qu’enfin, en ce qui touchait les prétendus conseils donnés par le gouvernement français à la Pologne, pour qu’elle abandonnât tout système de guerre offensive, avec l’espoir d’être reconnue dans deux mois, « le gouvernement n’avait jamais rien dit de semblable[1]. »
Cette réponse dans laquelle, d’ailleurs, on présentait les faits d’une manière inexacte, était d’une faiblesse déplorable. Dire que, par amour pour la paix, on avait permis à la Prusse une intervention indirecte, qu’on s’interdisait à soi-même à Constantinople, c’était avouer hautement l’infériorité de notre politique, et encourager les ennemis de la France à tout oser contre elle. Quant à la neutralité des Belges, il était au moins singulier de prétendre qu’on avait bien fait de la déclarer inviolable, parce que nous pourrions plus aisément que les autres la violer.
- ↑ Le général Lafayette ayant, sur ce point, demandé des explications
à la légation polonaise, voici la réponse qu’il reçut :
« Nous nous empressons de vous assurer
Que c’est M. le ministre des affaires étrangères qui nous a engagés, le 7 juillet, à envoyer un messager à Varsovie auquel il a donné les frais de route ; que le but de cet envoi était, comme nous l’a dit, S. Exc. M. le comte Sébastiani, de porter notre gouvernement à tenir encore deux mois, parce que c’était le temps nécessaire pour les négociations. »
Cependant, nos troupes ne rentrent point pour cela. Car il faut que inexécution ait répondu à la disposition et que nous ayons la certitude qu’il n’y aura pas de retour, avant que nos troupes rentrent en France. »
Il s’agissait donc non pas de l’assurance de l’indépendance belge, mais de la certitude que les Hollandais ne retourneraient point en Belgique. Car, quant à l’indépendance de la Belgique, est-ce que M. Sébastiani ignorait, lui, ministre des affaires étrangères, que cette indépendance avait été reconnue bien avant l’invasion des Hollandais ?