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Et il s’attendait si peu à ce résultat, qu’avec une étourderie impardonnable chez un vieillard, il s’était hâté d’écrire au Palais-Royal que des négociations s’entamaient en faveur de la Pologne. M. Sébastiani crut cela ; il s’empressa d’en prévenir la légation polonaise à Paris, et un courrier fut aussitôt expédié à Varsovie, avec une mission conforme au caractère pacifique de cette nouvelle. Plus tard, l’Opposition s’appuya sur ce fait et sur les conséquences désastreuses qui en découlèrent, pour accuser le ministère de perfidie. L’accusation était injuste : le ministère, cette fois, n’était coupable que d’incapacité.

Ainsi, les Polonais avaient contre eux toutes les puissances : la Russie s’épuisait, pour les extermi-


    ne pourrait pas manquer d’être réfutée par la Russie, d’autant plus que le cabinet de St.-Pétersbourg vient de rejeter les offres de ce genre qui lui ont été faites par la France ; que par conséquent l’intervention des deux cours, pour être effective, devrait avoir lieu de manière à être appuyée en cas de refus.

    « Le roi d’Angleterre ne croit devoir adopter aucunement cette dernière alternative ; l’influence que peut avoir la guerre sur la tranquillité des autres états, n’est pas telle qu’elle doive nécessiter ces démarches, et les relations franches et amicales qui existent entre la cour de St.-Pétersbourg et S. M. ne lui permettent pas de tes entreprendre. S. M. B. se voit donc forcée de décliner (to declin) la proposition que vient de lui transmettre S. E. le prince de Talleyrand par sa note du 20 juin, jugeant que le temps n’est pas encore venu de pouvoir l’entreprendre avec succès contre le gré d’un souverain dont tes droits sont incontestables.

    « Pourtant, S. M. charge le soussigné de témoigner à S. E. l’ambassadeur de France combien son cœur souffre de voir tous les ravages qui ont lieu en Pologne, et de lui assurer qu’elle fera tout ce que ses relations amicales avec la Russie lui permettront, pour y mettre fin, et que déjà des instructions ont été données à l’ambassadeur de S. M. à St.Pétersbourg pour déclarer qu’elle tiendra à ce que l’existence politique de la Pologne établie en 1815 ainsi que ses institutions nationales lui soient conservées.

    Signé : Palmerston. » -----