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vouer. Le consul d’Autriche n’avait point quitté Varsovie. Il fit entendre au gouvernement polonais que l’Autriche n’était pas éloignée de donner les mains au rétablissement de la nationalité polonaise, et même d’y contribuer par l’abandon de la Gallicie, mais à ces deux conditions : la première, que la Pologne accepterait pour roi un prince autrichien ; la seconde, que la proposition en serait faite conjointement par la France et l’Angleterre.

Par suite de ces communications, M. Walewski fut chargé d’aller sonder les dispositions du cabinet des Tuileries et du cabinet de Saint-James. Il arrivait à Paris, dans les premiers jours du mois de mars, c’est-à-dire au moment où le ministère de M. Laffitte faisait place à celui de M. Casimir Périer. Le Palais-Royal ne repoussa pas les ouvertures de l’Autriche ; seulement il déclara qu’il ne pouvait qu’unir son adhésion à celle de l’Angleterre, si le projet se trouvait du goût des Anglais. M. Walewski se rendit donc à Londres. Mais la réponse du cabinet britannique fut bien différente de celle du cabinet français. Lord Palmerston avoua sans détour que la France était l’unique objet des défiances et des craintes de l’Angleterre ; que sa majesté britannique entretenait avec Saint-Pétersbourg des relations amicales qu’elle n’avait nulle envie de rompre et qu’elle ne consentirait jamais à unir ses efforts à ceux du roi des Français dans un but hostile ou désagréable à la Russie.

On peut juger par là de la niaiserie du rôle que jouaient dans le monde diplomatique, et les direc-