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au mot certitude, l’Opposition se divisa, et la première de ces deux expression prévalut, quoique le ministère eût déclaré qu’il ne se croirait pas engagé. La question était résolue. Le système du gouvernement l’emportait.

Dans le cours de la discussion, M. Guizot avait trouvé moyen de parler avec insulte du parti républicain, et il avait été applaudi. M. Odilon-Barrot, de son côté, n’avait pu parvenir à faire consacrer dans l’adresse une distinction qui séparait de la cause de l’émeute celle de la république. Le ministère sortait donc vainqueur de cette longue lutte parlementaire. L’opinion publique, il est vrai, se prononça contre lui, mais pas avec assez d’autorité pour l’abattre.

Toutefois, et au milieu de la joie de ce triomphe, un coup terrible venait d’être porté à Casimir Périer ; et ses ennemis, en l’accusant de concussion, allaient faire naître l’occasion d’un scandale immense. Heureux l’historien si, dans le tableau qu’il trace de la vie des peuples, il lui était donné de pouvoir toujours se maintenir dans les hautes régions de la pensée ! Mais, pour qui veut connaître les mœurs d’une époque et avoir le triste secret des sociétés en décadence, il y a souvent dans de vulgaires détails quelque chose de plus caractéristique que dans le récit des batailles, des intrigues diplomatiques et des grands débats.

On se rappelle que, le lendemain de la révolution de juillet, toute la nation réclamait des armes. Aussi le premier soin du ministère Laffitte avait-il été de rechercher les moyens les plus prompts et les plus