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cela les Belges pouvaient répondre et répondaient que, dans l’ancien droit public, le Luxembourg n’avait jamais eu de rapports particuliers avec l’Allemagne ; que, depuis son acquisition par le troisième duc de Bourgogne jusqu’à la conquète française, il n’avait pas cessé d’être réputé partie intégrante des provinces méridionales des Pays-Bas ; et que ses rapports avec l’Allemagne ne dataient pas de 1815, époque à laquelle il avait été fictivement donné en échange des pays de Nassau. Or, Guillaume avait annulé lui-même cette fiction, en réunissant de la manière la plus complète au royaume des Pays- Bas le grand-duché de Luxembourg, et en indemnisant, sur les biens de l’État, le prince Frédéric son fils, auquel la réunion enlevait la souveraineté future du grand-duché. Ces raisons étaient concluantes et puisaient une force irrésistible dans l’enthousiasme avec lequel les habitants du Luxembourg s’étaient associés à la révolution belge.

Le second objet du litige concernait le Limbourg. En regardant comme non avenues les conquêtes faites sur la Hollande, de 1790 à 1815, et en supposant qu’à l’époque de 1813, elle se fut reconstituée à titre de peuple ancien, nul doute que, diplomatiquement, la Hollande n’eût droit à une partie du Limbourg. Car elle y possédait, en 1799, la ville de Venloo et 55 villages, elle y partageait avec le prince-évêque de Liège la souveraineté de la ville de Maëstricht. Mais de semblables déductions devaient-elles prévaloir sur la volonté des habitants du Limbourg qui s’étaient associés à la révolution, et qui voulaient être belges ?