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avant le principe de la non-intervention, mais il est temps qu’elle sache que nous n’entendons pas le reconnaître en ce qui concerne l’Italie. Nous porterons nos armes partout ou’s’étendra l’insurrection. Si cette intervention doit amener la guerre, eh bien, vienne la guerre ! Nous aimons mieux en courir les chances que d’être exposés à périr au milieu des émeutes. »

Le maréchal Maison ajoutait que, pour prévenir les dangers dont la France était menacée, Il fallait sans retard prendre l’initiative de la guerre et jeter une armée dans le Piémont.

Cette dépêche, commentée dans le public avec une ardeur passionnée, avait été remise le 4 à M. Sébastiani. Le président du conseil, M. Laffitte, ne la connut que le 8, par hasard pour ainsi dire, et en la lisant dans le National. Oh l’avait donc cachée pendant quatre jours au président du conseil ! La surprise de M. Laffitte fut grande. Il demanda des explications. M. Sébastiani ne sut alléguer pour sa justification que des motifs dont la puérilité était offensante, et M. Laffitte résolut de déposer un pouvoir dont on ne lui avait laissé que les périls. Pourtant, toujours dupe de lui-même, il ne put s’avouer qu’à la dernière extrémité une déception aussi amère. Il voulut une fois encore interroger la reconnaissance du prince auquel il avait donné la couronne, et il se plaignit à lui douloureusement de ce qui venait de se passer, mêlant à l’expression de ses griefs personnels la critique adoucie d’une politique qui l’avait eu pour instrument sans l’avoir tout-à-fait pour approbateur. Le roi répondit à M.