Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/270

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la droite, tenant Grochow et s’appuyant sur les marais de la Vistule. A Falle gauche Zimirski est en possession du bois d’aunes.

A neuf heures du matin, la bataille s’engage sur toute la ligne. Diébitch veut s’emparer à tout prix du bois d’aunes, qui est la clef de la position. Chlopicki envoie l’ordre de le défendre jusqu’à la dernière extrémité. La division de Zimirski s’y bat à outrance et lui-même y est frappé mortellement. Alors, à force de soldat, à force de canons, le feld-maréchal se rend maître du bois y loge son artillerie, et attaque la seconde ligne des Polonais, commandée par Skrzynecki. Ce général reçoit l’ordre de repousser les Russes et de reprendre le bois d’aunes. Chlopicki lui vient en aide et tous deux se mettent à la tête des grenadiers, s’avancent au pas de charge, la baïonnette haut, fondent sur la droite du bois, et en chassent les Lithuaniens, qui se replient en désordre, communiquant leur frayeur à toute l’armée. C’est le moment de lancer sur eux la cavalerie. Chlopicki envoie dire au général Lubienski de charger, mais celui-ci refuse d’obéir. Désespéré, Chlopicki se jette dans les rangs ennemis, et répond aux aides-de-camp qui viennent prendre ses ordres : « Allez en demander à Radziwill ; pour moi, je ne cherche que la mort. » Bientôt il est renversé de cheval par un éclat d’obus, et on l’emporte mystérieusement du champ de bataille ; mais la nouvelle de sa blessure se propage dans l’armée et y répand la consternation.

Cependant le feld-maréchal a mis en mouvement toutes ses réserves ; le prince Szachoskoï qui a été