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savait pas que les peuples en révolution se sauvent par les moyens qui feraient périr les peuples régulièrement gouvernés.

Le 19 février, l’armée polonaise se déployait sur toute la ligne qui s’étend des marais de Zastaw à Kavenczvn. Chlopicki, généralissime de fait, comptait choisir son champ de bataille entre Grochow et le bois d’aunes ; mais à peine le comte Pahlen a-t-il débouché à la tête de 30, 000 hommes, de la forêt de Milosna que le général Szembec fond sur lui à la hauteur de Wawer, suivi de près par la division Zimirski. Au lieu d’un simple engagement, c’est un combat acharné qui se livre sur la lisière de la forêt. Attaqués à l’arme blanche, les Russes sont repoussés dans le bois et n’en sortent que pour y être refoulés encore, jusqu’à ce que Rosen arrivant à leur secours avec trente pièces de canon, les agresseurs sont forcés de se replier sur Grochow, favorisés dans leur retraité par le général Krukowiecki.

Le lendemain, 20 février, l’armée polonaise qui n’avait perdu qu’un quart de mille de terrain, s’appuyait à droite sur la Vistule, à gauche sur le bois d’aunes. Derrière elle était Varsovie qui lui offrait un asyle, mais il était effrayant de penser qu’en cas de revers, une armée de 45, 000 hommes n’aurait qu’un seul pont pour opérer sa retraite. La victoire était pour la Pologne une nécessité.

Diébitch veut emporter le bois d’aunes qui est la clef du champ de bataille. Là se trouvent Skrzynecki, et la brigade Gielgud qui occupe la lisière du bois. Rosen s’y porte avec six régiments d’infanterie, soutenus par trente-six pièces de canon qui