Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/260

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La crainte de voir une guerre s’allumer entre la Russie et la France, si on n’obtempérait pas au désir de l’empereur, vainquit les répugnances du duc de Mortemart. Nommé ambassadeur de France à St.-Pétersbourg par le gouvernement français, après l’avoir été en quelque sorte par le gouvernement russe, il se mit en route. Ses instructions étaient de nouer aussi étroitement que possible l’alliance des deux cabinets, sur les bases posées par les traités de Vienne, et, à l’égard de la Pologne d’implorer la clémence de l’empereur.

M. Sébastiani feignait de croire que la Pologne n’attendait que pitié de celui qui avait été si long-temps son maître. Il savait, cependant, par Wolicki, agent polonais, que la mission pacifique de Lubecki et de Jezierski auprès du Czar n’était due qu’aux hésitations personnelles du dictateur de Varsovie. Quant à la Pologne, Wolycki n’avait pas caché, au ministre qu’elle n’attendait rien que de son épée.

À son passage par Berlin, le duc de Mortemart rencontra un agent diplomatique de la Pologne, qui lui fit part d’une proposition soumise à la diète et relative à la déchéance de la maison de Romanoff. Tremblant à la vue des dangers que la Pologne ap-

    Nesselrode. Je viens de communiquer ces heureux renseignements au général Sébastiani qui est allé en rendre compte au roi. Après votre nomination et son insertion au Moniteur, je présenterai immédiatement mes lettres de créance. Garder en attendant tout cela pour vous seul. Parlez-en cependant avec le roi et le ministre, et hâtez ce qui doit précéder votre départ.

    « Agréez mes compliments bien sincères et tous mes sentiments.

    « Votre très-dévoué,
    « Signé : Pozzo-de-Borgo.

    « Jeudi 7 Janvier.