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victoires diplomatiques, lorsqu’éclata la révolution de juillet.

En vertu du traité d’Andrinople, la Russie acquérait le delta formé par les embouchures du Danube, plusieurs positions militaires et deux cents lieues de côtes ; elle isolait de la Porte les principautés, par l’établissement d’une quarantaine ; elle s’assurait le droit d’intervenir administrativement dans les affaires de la Turquie elle imposait à ses ennemis un tribut onéreux ; et, comme gage du paiement, elle se faisait livrer la forteresse de Silistrie.

On dût comprendre, enfin, pourquoi le cabinet de Saint-Pétersbourg avait encouragé l’insurrection des Grecs, excité le sentimentalisme religieux et philosophique des libéraux de l’Occident, et provoqué contre la sublime Porte l’excommunication diplomatique si niaisement formulée dans le traité du 6 juillet par la France et l’Angleterre. Le guet-à-pens de Navarin portait ses fruits. La Russie en recueillait les bénéfices ; ses alliés, trompés par elle, en partageaient la honte.

Le traité d’Andrinople, cependant, ne produisit pas en Europe la sensation qu’il devait produire.

On a vu dans le premier volume de cette histoire, combien la politique du ministère Polignac était favorable aux vues de la Russie sur Constantinople.

La Prusse était trop éloignée du Bosphore pour ne pas se croire désintéressée dans la question. Sans compter qu’elle avait alors des sujets plus pressants de préoccupation. Car les provinces rhénanes repoussaient la substitution du code prussien au code