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sujet fidèles, et les Prussiens se disposaient à le seconder, quand M. Molé leur déclara que, s’ils mettaient le pied sur le territoire belge, une armée française y paraîtrait aussitôt. Il n’en fallut pas d’avantage pour intimider la Prusse. Le succès de cette honorable fermeté aurait dû prouver au cabinet du Palais-Royal combien une politique courageuse était alors facile, profitable, et même prudente.

Peu confiant dans ses propres forces, Guillaume eut recours au gouvernement anglais. Le royaume des Pays-Bas étant une création diplomatique, Guillaume en appelait naturellement à la diplomatie : dans une note remise à lord Anerdeen par M. Falck, et datée du 5 octobre 1830, il était dit :

« Comme l’assistance des alliés du roi pourra seule rétablir la tranquillité dans les provinces méridionales des Pays-Bas, j’ai reçu l’ordre de demander qu’il plaise à sa majesté britannique de commander à cette fin l’envoi immédiat du nombre nécessaire de troupes dans les provinces méridionales des Pays-Bas, dont l’arrivée retardée pourrait compromettre gravement les intérêts de ces provinces et ceux de l’Europe entière. En m’acquittant, par la présente, des intentions de mon gouvernement, j’ai l’honneur d’informer votre excellence qu’une semblable communication est adressée à la Prusse, à l’Autriche et à la Russie, qui, ayant également signé les huit articles constitutifs du royaume des Pays-Bas, son appelées, ainsi que l’Angleterre, à soutenir le royaume des Pays-Bas, et l’état actuel de l’Europe. »

Dans sa réponse, en date du 17 octobre, lord