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de Charles X, on le voit, n’avaient pas eu tout-à-fait tort de compter sur l’appui des fonctionnaires publics et des membres influents du parti de la cour. Mais aux yeux de quiconque ne s’était attaché aux anciens ministres que par intérêt, leur défaite fut leur premier crime !

La révolution qui venait de s’accomplir était l’œuvre de la France entière. Paris n’en avait été, à tout prendre, que le théâtre. Aussi s’était-elle propagée avec une extrême rapidité dans tous les départements. Partout le drapeau tricolore fut salué avec amour. L’explosion fut électrique et unanime. « On se bat à Paris », criait-on sur tous les points de la France, le jour où les communications de la capitale avec les provinces se trouvèrent coupées. C’était la conséquence naturelle de cette forte centralisation que l’Empire avait établie et dont la Restauration avait recueilli l’héritage.

Nous n’entrerons pas dans le détail des innombrables soulèvements partiels qui ne furent que le contre-coup de l’insurrection de Paris. Tous ces épisodes d’une grande épopée se ressemblent : ils présentent la même physionomie, ils renferment les mêmes enseignements. Seule, l’insurrection lyonnaise arrêtera quelques instants nos regards, parce que nous aurons plus tard à montrer la révolution de 1830 se prolongeant dans l’histoire de Lyon, ville infortunée que devait deux fois ébranler et ensanglanter la guerre civile.

De toutes les cités de France, aucune n’était, peut-être, mieux préparée que Lyon à résister énergiquement aux ordonnances. En 1816 et 1817, elle avait