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pour lui plaire, était faiblement touché peut-être de ces démonstrations ; mais elles fournissaient un texte inépuisable d’éloges à ceux qui avaient besoin d’éblouir les esprits par le prestige des nouveautés.

Aussi l’admiration pour le duc ne trouvait-elle, dans le cercle de son entourage, ni septique, ni contradicteur. Si on lui attribuait quelques légers défauts, c’était pour y chercher un motif de plus de joie et d’espérance ; si on parlait de ses habitudes un peu parcimonieuses, c’était pour montrer quelle économie allait s’introduire dans l’administration de l’État. Les actes mêmes qui auraient pu effaroucher les âmes soupçonneuses tournaient à sa gloire. On le plaignait hautement des sacrifices que lui imposaient des ministres qui ne le valaient pas ; de sorte que l’éclat de son libéralisme était rehaussé par les fautes apparentes de ses courtisans.

Pendant ce temps, M. Berard se préparait à présenter à la chambre une proposition dans laquelle on remarquait ce passage :

« Le rétablissement de la garde nationale, avec l’intervention des gardes nationaux dans le choix des officiers ; l’intervention des citoyens dans la formation des administrations départementales et municipales ; la responsabilité des ministres et des agents secondaires de l’administration ; l’état des militaires légalement fixé ; la réélection des députés promus à des fonctions publiques, nous sont déjà assurés.

L’opinion réclame, en outre, non plus une vaine tolérance de tous les cultes, mais leur égalité la plus complète devant la loi ; l’expulsion