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la peine de s’habiller. Les deux monarchies étaient ainsi mises en présence : à Rambouillet, le respect de l’étiquette poussé jusqu’à la témérité ; au Palais-Royal, le mépris des formes poussé jusqu’à l’oubli des plus vulgaires convenances. Les commissaires ne manquèrent pas de remarquer le contraste. Ce monarque en caleçon, qui était devant eux, leur parut plus digne que l’autre de commander à un grand peuple, en vertu d’un droit mystérieux. Faibles esprits qui, dans cette religion de l’étiquette, n’avaient vu qu’une monarchie qui s’écroule en un jour, tandis qu’ils auraient pu y voir une monarchie qui se maintient durant plusieurs siècles ! Il faut à l’enfance des sociétés, des grelots dont elle s’amuse et qui la puissent étourdir. Des puérilités traditionnelles, voilà de quoi se compose la majesté des rois. Supprimer la sottise humaine, c’est supprimer les empires qui durent.

Le rapport des commissaires trouva le lieutenant-général dans des dispositions bien différentes de