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voir la duchesse d’Orléans pour laquelle il était chargé de deux lettres, l’une de Madame de Gontaut, l’autre de Mademoiselle. Il fut plus heureux cette fois, et grâce à l’intervention du neveu de M. de Mortemart, qui était lié avec les fils du duc d’Orléans, on l’introduisit dans l’appartement de la princesse. À la lecture de la lettre que lui écrivait d’une main novice encore l’enfant dont elle avait tant de fois reçu les caresses, la duchesse d’Orléans se mit à pleurer. Elle ne cacha rien de la douleur que lui causait cette récente et terrible catastrophe ; mais elle ne s’expliqua point sur les projets de son époux, se bornant à dire que la famille royale pouvait compter sur lui, et qu’il était un honnête homme.

L’acte d’abdication, apporté par M. de Latour-Foissac, était conçu en ces termes :

« Je suis trop profondément peiné des maux qui affligent ou qui pourraient menacer mes peuples, pour n’avoir pas cherché un moyen de les prévenir. J’ai donc pris la résolution d’abdiquer la couronne en faveur de mon petit-fils.

« Le Dauphin, qui partage mes sentiments, renonce aussi à ses droits en faveur de son neveu.

« Vous aurez donc, en votre qualité de lieutenant-général du royaume, à faire proclamer l’avènement de Henri V à la couronne. Vous prendrez d’ailleurs toutes les mesures qui vous concernent pour régler les formes du gouvernement pendant la minorité du nouveau roi. Ici, je me borne à faire connaître ces dispositions : c’est un moyen d’éviter bien des maux.