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d’après leur avis, il s’était résolu à donner l’ordre d’un mouvement sur Versailles. « Mais, ajouta-t-il avec un accent passionné, puisque vous êtes chargés des intérêts du roi de Rome, je me joins à vous, et j’arrête le mouvement sur Versailles. » Il donna contre-ordre, en effet, et monta dans la voiture qui transportait à Paris les commissaires.

Après une station assez courte au château de Petit-Bourg, où s’était installé le prince de Wurtemberg, qui commandait l’avant-garde ennemie, ils arrivèrent dans ces salons dorés de la rue Saint-Florentin, théâtre de tant de bassesses. Les négociateurs officiels plaidèrent la cause du fils de Napoléon. Mais M. de Talleyrand s’était déjà compromis en faveur de Louis XVIII : il mit en jeu, pour faire échouer la négociation, toutes les ressources de l’intrigue.

L’heure fatale allait sonner pour l’Empire : Alexandre se résolut enfin à les prononcer, ces paroles qui allaient commencer l’agonie de Napoléon et la sienne. Il avait à peine fini de parler que la porte de l’appartement s’ouvrit ; un officier russe parut et dit, en accompagnant sa voix d’un geste expressif : Totum. On ne devait que trop tôt connaître le sens de ce mot mystérieux. Car voici ce qui s’était passé à Essonne depuis le départ de Marmont.

Le général Gourgaud avait été envoyé de Fontainebleau à Essonne ; il arrive ; il apprend le départ du duc de Raguse, laisse éclater sa douleur en