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furent ceux de MM. Casimir Périer, Laffitte, Gérard, Odier, Lobau et Audry de Puyraveau. Ce dernier fut nommé à son insu et n’apprit sa nomination qu’à l’Hôtel-de-Ville. M. Odier refusa et fut remplacé par M. de Schonen. M. Laffitte s’était foulé le pied ; mais il avait besoin, d’ailleurs, pour l’accomplissement de ses projets, de faire aboutir à son hôtel le fil de tous les événements. Enfin, le général Gérard prétexta, pour ne point aller à l’Hôtel-de-Ville, les devoirs militaires qui venaient de lui être imposés. Les députés applaudirent, charmés d’avoir à leur disposition un homme d’épée ; et la commission, composée définitivement de MM. Casimir Périer, Lobau, de Schonen, Audry de Puyraveau, se compléta par l’adjonction de M. Mauguin.

A peine formée, la commission municipale publia l’acte suivant, témoignage irrécusable de la défiance qui armait contre le peuple cette bourgeoisie qui allait s’emparer de la direction des affaires :

« Les députés présents à Paris ont dû se réunir pour remédier aux graves dangers qui menacent la sûreté des personnes et des propriétés. Une commission a été nommée pour veiller aux intérêts de tous, en l’absence de toute organisation régulière. »

Cet acte, si injurieux au peuple, fut la première mesure prise par le premier pouvoir issu de la révolution. C’était beaucoup se hâter.

La commission municipale, toutefois, rendit quelques services, et elle en aurait rendu de bien plus grands, si elle eût consenti à subir l’impulsion que