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prompte, il eût été facile de tenir l’espace resserré entre le canal et les escarpements de Romainville, espace protégé par les batteries placées en sûreté en arrière et au-dessous de Romainville.

Ce village est élevé et favorablement situé pour la défense. Le saillant vers l’ennemi en est occupé par un beau et grand château, par l’église et le cimetière, qui éclairent et battent les pentes en avant et toutes les approches de l’ennemi. Trois cents chevaux de frise avaient été préparés pour la défense des rues.

Entre Romainville et Montreuil est un espace de trois quarts de lieue, ouvert, il est vrai, à l’attaque, mais en arrière duquel se trouvent les villages de Belleville, de Bagnolet, de Charonne et le bois de Romainville. L’ennemi, arrêté sous les feux de l’artillerie de ce dernier village, eût été forcé de s’en emparer avant de passer outre.

Montreuil, immense amas de maisons, de murs d’espalier, présente un dédale d’obstacles qu’on aurait pu rendre plus inaccessibles par des crénèlements et des barrages. Il est, d’ailleurs, protégé par le voisinage de Vincennes.

Enfin, entre le château de Vincennes et la Marne, le bois semé d’abattis et d’obstacles préparables en peu de temps, aurait été tenu sans de grands efforts par des soldats intrépides.

Donc avec une armée de la force de celle que Paris avait en 1814, et au moyen des précautions