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ment son arrêt de mort. On trouve singulier que les ministres refusent de faire intervenir le principe électif dans la nomination des maires ; on soutient, contre les ministres, que la chambre exerce une initiative souveraine, et peut, par un amendement, supprimer les conseils d’arrondissement établis par une loi. C’en est fait : les ministres ont perdu la majorité. Qui les aurait soutenus ? La cour les enveloppait depuis long-temps de ses intrigues ; le roi, dans le secret de son cœur, avait juré leur perte, et s’était sourdement préparé à leur donner des successeurs. M. de Martignac se retire. M. de Polignac est ministre.

Or, le 2 mars 1830, jour fixé pour la convocation des chambres, Charles X adressait à l’assemblée ces paroles solennelles : « Pairs de France, Députés des départements, je ne doute point de votre concours pour opérer le bien que je veux faire. Vous repousserez avec mépris les perfides insinuations que la malveillance cherche à propager. Si de coupables manœuvres suscitaient à mon gouvernement des obstacles, que je ne dois pas, que je ne veux pas prévoir, je trouverais la force de les surmonter dans ma résolution de maintenir la paix publique, dans la juste confiance des Français et dans l’amour qu’ils ont toujours montré pour leur roi. »

Et que répondait l’assemblée dans la fameuse adresse des 221 ? « La Charte a fait du concours