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TRADITIONS


jambes, comme les oiseaux. Il s’en va, sur trois jambes, au soleil couchant.

— Quand il est petit, l’homme ne sait pas marcher. Il rampe à terre, comme les serpents et les vers. Quand il est grand, il marche sur deux jambes, comme les oiseaux. Quand il est vieux, il s’aide d’un bâton, qui est une troisième jambe. »

Alors, la Grand’Bête à tête d’homme dit :

— « Prends la moitié de mon or. »

Mais le jeune homme songeait à ce que lui avait dit l’Archevêque d’Auch : « Prends, et reviens vite, si tu te crois hors d’état de faire davantage. Reste, si tu te crois assez savant, et dis : « Grand’Bête à tête d’homme, je n’ai fait encore que la moitié de mon travail. Tu as voulu m’embarrasser. Maintenant, c’est moi qui prends ta place. Alors, tu lui feras trois questions, les plus difficiles que tu puisses imaginer. »

Cela pensé, le jeune homme parla.

— « Grand’Bête à tête d’homme, je n’ai fait encore que la moitié de mon travail. Tu as voulu m’embarrasser. Maintenant, c’est moi qui prends ta place. — Qu’y a-t-il au premier bout du monde ?[1] »

  1. Mes narrateurs, nommés à la fin de ce conte, sont unanimes sur les trois questions posées à la Grand’Bête à tête d’homme. Ils le sont aussi (moins Anna Dumas) sur les réponses, dont le sens est pourtant inintelligible.