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AVENTURES PÉRILLEUSES


prierai Dieu pour ton âme, jusqu’à ce qu’on me porte au cimetière. »

Le Bâtard salua la demoiselle, et partit. Tout en filant son chemin, il pensait :

— « Voilà une brave demoiselle. Si j’en fais ma femme, je ne serai pas à plaindre. »

Aussitôt, il alla s’engager au service du roi de France, et partit en pays étranger, pour combattre les ennemis. Au bout de trois ans, le général lui dit, devant tous ses camarades :

— « Bâtard, il n’y a pas, dans toute l’armée, un soldat fort et hardi comme toi. Je te fais capitaine.

— Merci, général. Mais il me faut encore autre chose.

— Parle, Bâtard.

— Général, je meurs de peine, en pensant à ma maîtresse, que j’ai laissée depuis trois ans au pays. Donnez-moi cent jours de congé, pour aller la voir.

— Bâtard, pars, et reviens au temps promis. »

Le Bâtard salua le général, et revint en France. En arrivant dans une ville, il aperçut force gens faisant le rond, autour d’un homme qui battait le tambour.

— « Ran plan plan ran plan plan ran plan plan. Vous êtes prévenus tous, de la part du roi de France, qu’il vient de perdre son fils, et que