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LES BELLES PERSÉCUTÉES


du coq, ils le firent cuire tout vif. Au lever du soleil, son valet le trouva presque mort sur le lit.

— « Mon capitaine, qu’avez-vous ? »

Le capitaine ne répondit pas.

Alors, le valet chercha de quoi le soulager. Sur la cheminée, il trouva un autre pot d’onguent, et en frotta le corps de son maître. Cinq minutes après, les bras et les jambes avaient repoussé. Le capitaine était frais et gaillard comme pas un. Tous deux descendirent dans le parterre, plein de beaux arbres et de jolies fleurs. Sous le laurier, la Princesse était debout, vêtue d’une robe couleur du soleil, une couronne d’étoiles dans les cheveux.

— « Merci, La Fleur. Mes tourments et les tiens sont finis. Valet, va seller et brider les trois meilleurs chevaux de l’écurie.

— Princesse, vous serez obéie. »

Tous trois partirent et cheminèrent jusqu’au coucher du soleil. Alors, ils s’arrêtèrent devant la porte d’un grand château.

— « Écoute, La Fleur, dit la Princesse. Voici trois pommes rouges comme des coquelicots. Entre dans ce château. Les maîtres t’inviteront à souper, et ils te feront boire du poison. Mais tu mangeras une de ces pommes, rouges comme les coquelicots, et le poison perdra tout pouvoir.