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LES BELLES PERSÉCUTÉES


et gaillard comme pas un. Tous deux descendirent dans le parterre, plein de beaux arbres et de jolies fleurs. Sous le laurier, la Princesse était sortie de terre jusqu’aux genoux.

— « Merci, La Fleur. Tu as passé une triste nuit. Bientôt, tu souffriras davantage, mais pour la dernière fois. Souffre, et ne dis rien. Si tu pousses un seul cri, je suis perdue pour toujours.

— Princesse, vous serez obéie. »

Tous deux rentrèrent au château.

— « Valet, n’as-tu rien vu ? N’as-tu rien entendu, sous le laurier ?

— Rien, mon capitaine. »

Le soir venu, La Fleur et son valet soupèrent de bonne heure et allèrent se coucher. Sur le premier coup de minuit, le capitaine entendit un grand bruit. Le méchant homme, qui avait enterré la Princesse toute vive sous le laurier, arrivait avec ses gens.

— « Allons, mes amis. Prenez ce rien qui vaille. Coupez-lui les jambes et les bras. Embrochez le corps, et faites-le cuire tout vif, jusqu’au premier chant du coq. »

Les gens du méchant homme firent comme il avait commandé. Ils coupèrent à La Fleur les bras et les jambes. Ils embrochèrent le corps, et, du premier coup de minuit jusqu’au premier chant