Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 1, 1886.djvu/23

Cette page a été validée par deux contributeurs.
IX
PRÉFACE


que, vers la fin du règne de Louis-Philippe, le comte de Salvandy, ministre de l’Instruction publique, aurait eu pareil dessein. Mais chacun sait que nos gouvernements, de tout principe et de toute forme, décrètent plus souvent qu’ils n’exécutent.

Entre temps, une science nouvelle, la mythographie comparée, naissait, bientôt illustrée par les Liebrecht, les Max Müller, les Comparetti, les Gubernatis, en attendant les Khöler, les Gaster, les d’Ancona, les Ralston, les Bréal, les Gaston Paris, etc. Par-dessus les différences de races, d’idiomes, et de constitutions politiques, apparaissait déjà la fréquente communauté des traditions orales. Plus de systèmes étroits et jaloux. La littérature populaire entrait dans la période scientifique.

Et voilà comment, aujourd’hui, dans les chansons, comme dans les légendes en prose, l’unité de bien des thèmes populaires s’accuse déjà si nettement, sous la riche diversité des détails. Voilà comment il est déjà permis, pour force données distinctes, de former autant de cycles d’importance inégale, mais visiblement marqués par la communauté du fond.

    recueil anonyme ne sont guère antérieures au XVIIIe siècle. En l’adressant au préfet Pieyre, l’auteur, qui demeurait à Tournon (Lot-et-Garonne), signe « le vieux invalide Charbel ». Le même dossier, dont il ne faudrait pas d’ailleurs s’exagérer l’importance, contient quelques airs notés, et d’autres poésies, les unes populaires, et les autres littéraires.