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ET VENGEANCES


que le malheur sera sur moi. Si je meurs, elle est perdue. Si le malheur n’est plus sur moi, je viendrai la réveiller, et nous nous marierons ensemble.

— Apprenti, bel Apprenti, forge-moi ce beau collier d’or. »

En sept heures, le beau collier d’or jaune et brillant comme le soleil était prêt. Alors, l’Apprenti le jeta dans la forge rouge, tira son couteau, se fit une entaille dans le bras, laissa couler son sang dans une jatte, et y trempa le beau collier d’or, jusqu’à ce que la trempe fût bonne. Puis, il le rejeta dans la forge rouge, et souffla fort et ferme, pendant que la petite Demoiselle se mettait nue jusqu’à la ceinture. Alors, il lui passa le beau collier d’or au cou, et il fit corps avec la chair, si bien que ni Dieu ni Diable n’auraient été en état de l’en arracher.

— « Apprenti, bel Apprenti, je suis ta maîtresse. Maintenant, par la vertu de ce beau collier d’or, je n’appartiendrai, je ne penserai qu’à toi. »

La petite Demoiselle rentra dans sa chambre. Ni ses parents, ni les valets, ne surent jamais ce qui venait de se passer.

Le lendemain matin, le Forgeron du Pont-de-Pîle arriva.

— « Bonjour, maître.

— Bonjour, Apprenti. Voilà deux mois que tu