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chapitre quinzième.

avec d’épais festons de fleurs rouges. Les pins, les saules, les cotonniers, les noyers, les chênes verts, les ficus, les aubépines, les magnolias et les lauriers blancs et roses, avec bien d’autres arbustes d’espèces à moi inconnues, faisaient une belle charmille de verdure, lorsque je descendis jusqu’à Columbus, où mes compagnons de voyage étaient venus m’attendre. Des coqs de bruyère et des aigrettes habitaient la forêt par petites compagnies. Les bancs calcaires de la rivière n’étaient pas visibles, attendu que le niveau de l’eau était alors à dix-huit pieds au-dessus de l’étiage.

Je passai sous le pont du chemin de fer qui relie Live-Oak à Savannah. Après de bons coups d’aviron donnés pendant quelques heures, ma marche fut arrêtée par un grand barrage établi dans la rivière pour recueillir les pièces de bois venant de l’amont. Je fus forcé de débarquer pour faire passer cet obstacle au canot ; puis, après avoir franchi quelques éclaircies, je vis le grand pont du chemin de fer J. P. et M. qui passe sur la rivière devenue large maintenant et allant d’une solitude à l’autre. Sur la rive gauche était tout ce qui reste de la ville jadis prospère de Columbus ; actuellement, elle ne se compose que d’un magasin tenu par M. Allen et de quelques maisons. Avant la construction du chemin de fer, la population de la ville était de cinq cents âmes. En partant de Cedar-Cayes, sur le golfe du Mexique, les bateaux à vapeur d’un faible tirant d’eau peuvent faire le service, quand l’étiage le permet, jusqu’à Colombus. La construction des chemins de fer dans le Sud à détourné le commerce d’une localité à l’autre, et