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chapitre quatorzième.

La spéculation n’ayant encore rien changé à la valeur peu considérable des terrains qui entourent Sainte-Marie, les hommes du Nord peuvent s’y procurer pour l’hiver des résidences agréables à un prix modéré. Le port de cette ville est ouvert à l’importation. M. Joseph Separd, un très-fidèle employé du gouvernement, y a occupé le poste de receveur des douanes depuis quelques années. Les navires de fort tonnage pouvant remonter la rivière Sainte-Marie à marée haute, depuis la mer jusqu’aux quais de la ville, ses habitants prédisent un développement considérable à leur localité quand un canal navigable entre l’océan Atlantique et le golfe du Mexique aura été exécuté. Depuis longtemps, le colonel Rixford étudie un plan qui a pour objet « de prolonger le système de la navigation des cours d’eau de l’Ouest et du Sud jusqu’à l’Atlantique ». Il propose d’unir les cours d’eau naturels de la côte du golfe du Mexique par des canaux d’un petit parcours, à l’aide duquel des navires d’un tirant d’eau de sept pieds, chargés des produits du Mississipi, pourront passer de la Nouvelle-Orléans, à l’ouest, aux ports du sud, des États de l’Atlantique. Ces navires traverseraient donc la péninsule de la Floride, du Suwanee au Sainte-Marie, par un canal pratiqué dans les marais Okefenokee, et cette route épargnerait plusieurs centaines de milles de navigation sur les eaux de l’Océan. On éviterait ainsi les dangereux bancs madréporiques des côtes de la Floride et des Bahamas, et on aurait une navigation de cours d’eau protégés par les terres, réunis en un seul système.