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LÉON TOLSTOÏ

aussi qu’on dit tout à un indifférent, et que plus une personne vous est chère, plus il y a de choses qu’on voudrait lui cacher[1]. »

Ne sachant comment dépenser toute la jeune énergie qu’il sentait en lui, Tolstoï risquait souvent sa vie dans des expéditions dangereuses.

Ainsi, une fois, il s’en alla en compagnie de son ami, le Cosaque Epichka (Erochka de la nouvelle les Cosaques), dans les montagnes, à l’aoul Khassaflourt. C’était une expédition lointaine et dangereuse, où il arrivait d’être attaqué en route par des montagnards.

Revenu de là sain et sauf, Léon Nikolaievitch rencontra un de ses parents, Ilia Tolstoï. Celui-ci demanda à Léon Nikolaievitch de l’accompagner, et il l’amena avec lui chez son ami intime, le prince Bariatinsky, commandant du flanc gauche. Tolstoï eut donc ainsi l’occasion de faire assez ample connaissance avec le commandant en chef. Bariatinsky le complimenta pour l’air gai et brave qu’il avait remarqué en lui, au cours d’une attaque où il l’avait vu. En même temps il lui conseilla d’adresser le plus vite possible sa demande pour entrer à l’armée, car Tolstoï était toujours au Caucase à titre privé et participait volontairement aux combats. Cet encouragement flatteur du commandant en chef et les conseils de ses parents décidèrent Léon Nikolaievitch à réaliser ses intentions ; et il donna la requête pour prendre du service.

  1. Lettre en français dans l’original.