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LÉON TOLSTOÏ

passionné de voler en l’air. Il s’imaginait que c’était très possible en s’accroupissant, s’enlaçant les genoux avec les bras, et que, plus on serrait les genoux plus on pouvait voler haut.

On peut aussi trouver dans ses Livres de lectures quelques récits autobiographiques, dont nous citerons quelques traits caractéristiques.

Dans le récit : le Vieux cheval, L.-N. Tolstoï raconte qu’une fois on avait promis aux quatre frères de faire une promenade à cheval, mais seulement sur un vieux cheval appelé Voronok. Les trois aînés s’amusèrent longtemps à cette promenade, tourmentèrent la bête, et Léon Nikolaievitch la reçut déjà fatiguée.

« Je m’emportai contre le cheval, et le frappai à grands coups de cravache et de talons ; j’essayai de l’atteindre aux endroits les plus sensibles, je cassai ma cravache et me mis à frapper la tête avec le manche brisé. Mais Voronok ne voulait toujours pas galoper.

« Alors je me tournai vers le sous-maître et le priai de me donner une cravache un peu plus forte, mais il me répondit :

« — C’est assez chevauché, monsieur, descendez. Pourquoi martyriser ce cheval ?

« Cet ordre me mécontenta et je dis :

« — Comment ! Je n’ai pas chevauché du tout ! Vous verrez comme je vais galoper. Donnez-moi, je vous prie, une cravache un peu plus forte, je saurai bien l’exciter.