Page:Biographie nationale de Belgique - Tome 7.djvu/449

Cette page n’a pas encore été corrigée

siastiques. C’est de son temps (en 1147) que date la fondation de la célèbre abbaye de Villers, de l’ordre de Cîteaux ; c’estalors aussi(en 1173), que le prieuré de Vlierbeek devint une abbaye indépendante decelle d’Afflighem. Les habitants des domaines de plusieurs corporations religieuses furent déclarés exempts d’exactions de toute espèce, entre autres les sujets du chapitre de Saint-Gomar, de Lierre ; ceux de l’abbaye d’Afflighem, ceux du monastère de Forêt, etc. Dans d’autres occasions, Godefroid réprima les torts que quelques-uns de ses vassaux causèrent aux abbayes.

Il ne faut pas omettre de constater que le Brabant ne fut pas exempt de discordes religieuses. L’hérésie des Cathares y compta plus d’un adhérent, entre autres le prêtre Jonas, qui disputa à l’abbé de Jette, Hildebrand, la possession de l’autel de Petit-Heembeek et Neder-Heembeek, et fut condamné comme hérétique dans un synode tenu de 1153 à 1156. Quelques années après, lorsque la papauté et l’empire entrèrent en lutte, le duo resta attaché à la cause des Hohenstaufen, et le clergé se partagea longtemps entre les antipapes protégés par Frédéric Barberousse et les chefs légitimes de la catholicité.

Alphonse Wauters.

Sigeberti Auctarium Affligemense. — Gisleberti chronica Hannoniœ. — Butkens, Trophées de Brabant, t. I, p 118 et suivantes. — Ernst, Histoire du Limbourg, t. III. — Henne et Wauters, Histoire de Bruxelles, t. I, p. 35. — Wauters, Histoire des environs de Bruxelles, t. II, et Libertés communales, t. II, p 504, 518, etc.


GODEFROID DE BRABANT, Seigneur d’Aerschot et de Vierson, né à Louvain, mort à la bataille de Courtrai, le 11 juillet 1302.

Godefroid était le troisième fils d’Henri III, duc de Brabant, et d’Aleyde de Bourgogne. Ainsi que son frère Jean Ier, c’était un guerrier redoutable et si, comme politique, il fut à la fois actif et habile, il se montra, comme son frère, l’un des protecteurs éclairés du poète Adenez. Pendant la vie de Jean Ier, il l’accompagna dans ses expéditions, se constitua caution pour lui et lui servit de conseil. Il se trouvait à Londres, en 1278, lorsque le duc négocia le mariage d’un de ses fils avec une princesse anglaise. Son mariage, avec Jeanne, dame de Vierson, dans le Berry, le rattacha ensuite à la politique française, pour laquelle il manifesta toujours une prédilection marquée.

En vertu d’un accord daté du 29 novembre 1284, Jean Ier lui céda, comme constituant sa part dans le patrimoine paternel, un revenu en terres de trois mille livres, revenu que l’on composa de tout ce que le domaine ducal possédait en cens, rentes, terres cultivées, prairies, eaux, bois, vignes, juridictions hautes et basses et hommages ou tenures féodales, sauf l’avouerie des maisons religieuses, à Aerschot, Sichen, Bierbeek et dans un certain nombre de villages voisins, tant le long du Démer, d’Aerschot vers Diest, qu’aux environs de Louvain, vers le sud-est. Dans ces biens ne pouvaient être compris que deux mille bonniers de bois, outre le Haut-Bois ou Bois de Vaelbeek, que l’on n’avait pas encore mesuré. Le même jour, Godefroid reconnut que son frère l’avait complètement satisfait.

Un descendant des anciens comtes d’Aerschot, Jean de Rivieren, possédait de grands droits et de grands biens aux environs de cette petite ville, particulièrement à Gelrode, à Betecom, à Langdorp , à Testelt , à Rillaer, à Messelbroeck, etc. ; dès le 24 juin 1288, une longue convention détermina la juridiction et les prérogatives qui appartenaient, dans ces localités, d’une part, à Jean Ier et à son frère ; d’autre part, au chevalier de Rivieren.

Il est resté peu de traces du gouvernement de la terre d’Aerschot à cette époque. On sait seulement que Godefroid donna des communaux à la ville d’Aerschot, en 1294, et que celle de Sichen lui dut de nouveaux privilèges, le 25 janvier 1302.

A la journée de Woeringen, en 1288, Godefroid de Louvain se distingua aux côtés du duc. Ce fut à lui que l’archevêque de Cologne, Sifroi, se serait rendu, s’il n’avait été séparé de Godefroid par un grand nombre de combattants ; mais,