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Il se ressentit de ce progrès sans pouvoir se l’assimiler complètement et eut le rare bon sens de ne pas y prétendre. Poué d’une merveilleuse fécondité et se maintennntdans une région moyenne, il sut faire éclore, pendant un demisiècle, tout un monde de créations idéales, plutôt gracieuses que sévères, et qui allient, presque toujours, un caractère d’élégance au charme facile de l’improvisation. Au milieu de tant de productions attrayantes, le fronton du palais de la Nation occupe une place sjjéciale, non seulement en raison de son importance, de ses qualités plus énergiques, mais aussi en raison de cette circonstance singulière, qu’il fut, tout à la fois, une des premières et des dernières manifestations du talent du maître. En etl’et, Godecharle eut la chance de pouvoir le refaire entièrement après un intervalle de quarante ans, c’est-à-dire à la suite de l’incendie qui détruisit le palais en 182U. Une somme, qu’on trouverait actuellement d’une modération dérisoire, trois mille florins, lui fut payée de ce chef. Le Musée royal de Bruxelles possède le buste du maître par lui-même, ainsi que ceux de Lens, Philippe de Champagne, Vander Meulen, Laurent Delvaux, Bonaparte premier consul, et de Bosschaert, le principal organisateur du Musée de peinture. L’église Saint-.Jacques sur Caudeuberg renferme de ses statues, de ses bas-reliefs, et le mausolée du peintre Jacobs fut érigé par lui dans l’église Sainte-Catherine. On lui attribue également les deux groupes d’enfants bouffis placés au Parc et représentant, allégoriquement , V Agriculture et le Commerce. Enfin, le Parc de Wespelaer, entre Malines et Louvain, est rempli de productions de Godecharle : statues, bustes et vases ornés de bas-reliefs. Grâce à un sentiment de piété filiale, il a été rendu récemment hommage à la porlés, par lord Elgin, d’Athènes à Londres. Il n’est pas même certain qu’il ait vu au Louvre le marbre de la Vénus de Milo, qui ne fut découverte qu’en 18’20 dans l’arthipel grec. Quoi qu’il en soit, son laleul était, alors, trop mûri et son îe,’ ti’op avancé pour ressentir encore l’influence (|ûi pouvaient exercer de tels chefs-d’œuvre. mémoire de Lambert Godecharle. Son fils aîné, en léguant sa fortune à la ville de Bruxelles, a stipulé, par son testament, lo qu’une part de son avoir servirait à fonder des bourses au profit des jeunes peintres d’histoire ayant fait preuve de talent aux expositions nationales des beaux-arts ; â" qu’une autre part serait consacrée à l’érection d’un monument en l’honneur de son père. Ces deux clauses testamentaires ont éternises à exécution eu 1882. La statue allégorique de la Sculpture, surmontant un piédestal que décore le portrait-médaillon du statuaire, orne actuellement un des bosquets du Parc de Bruxelles ; elle a été taillée dans le marbre par M.Thomas Vinçotte, jeune artiste plein de talent et d’avenir. _ Fel.i Slappaens. Renseignements particuliers. — Alex. Henné et .lph. Wauters, Uisloire de Bruxelles. — Chev. Edni. Marchai, Mémoire sur la sculpture aux Pays-Bas.


GODECHARLE. Plusieurs musiciens de mérite ont porte ce nom :


GODECHARLE (Eugène-Charles-Jean), nommé abusivement Godschalk par quelques biographes, musicien, compositeur, né à Bruxelles, le 15 janvier 1742; , mort vers 1814. Il était fils et élève d’Antoine, né en 1712, maître de musique de la chapelle de Saint-Nicolas et basse chantante à la chapelle du prince Charles de Lorraine. Eugène, encore enfant de chœur, débuta dans la chapelle du prince et celui-ci ayant remarqué ses heureuses dispositions comme violoniste, l’envoya à Paris, afin d’y prendre quelques leçons d’un bon maître. A son retour à Bruxelles, le 8 mars 1773, il le chargea de jouer dans sa chapelle la partie de viole, et le nomma premier violon en 1788. Notre artiste devint aussi maître de la musique de l’église de Saint-Géry, fonctions qu’il remplit jusqu’à sa mort. Il s’acquit une bonne réputation comme violoniste, harpiste, compositeur, et publia : 1° Sonates à violon seul avec basse continue, op. 1er. Bruxelles, Ceulemans. — 2° Symphonie nocturne à deux violons, deux hautbois, deux cors, petite flùte et tambour. Ibid. — Six symphonies, pour deux violons,