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devise qu’on imprima sur une feuille de papier in-4o. La phrase consacrée à Felaert par Guicciardin et la mention qu’en fait Albert Dürer, bien que celle-ci n’ait aucun caractère élogieux, prouvent que notre artiste appartenait à l’aristocratie du talent. On doit croire que le grand peintre allemand s’est occupé, à Anvers, de la composition ou qualité des couleurs dont les artistes locaux tiraient un si brillant parti, car c’est à ce propos qu’il cite Felaert en disant : « Maître Diderik, peintre sur verre, m’envoie de la couleur rouge que l’on trouve à Anvers dans les briques nouvellement cuites. » On n’a pu, jusqu’à présent, attribuer avec certitude aucune œuvre d’art à Thierry, et ce n’est que dans le compte cité plus haut qu’on rencontre un travail qui lui soit directement attribué.

Ad. Siret.


FELEM (Gérard DE), ciseleur, né à Liége, xve siècle. Voir Gérard de Felem.


FÉLICIEN DE SAINTE - WALBURGE, écrivain flamand, né à Audenarde en 1644, mort en 1713. Voir Oye (Félicien Van).


FELLER (François-Xavier DE), prêtre de la compagnie de Jésus, publiciste, né à Bruxelles le 18 août 1735, décédé le 23 mai 1802. Son père, secrétaire des lettres du gouvernement des Pays-Bas autrichiens, puis haut officier de la ville et prévôté d’Arlon, obtint, en 1741, de l’impératrice Marie-Thérèse, des lettres de noblesse, à une époque où les faveurs de ce genre n’étaient pas prodiguées. Jusqu’à l’âge de dix-sept ans, le jeune Feller fut élevé à Luxembourg, chez un aïeul maternel. À la mort de celui-ci, on l’envoya dans un pensionnat des jésuites à Reims pour y faire un cours de philosophie. L’étudiant s’y distingua. Non-seulement il montrait une grande aptitude pour les sciences exactes, mais il s’adonnait avec amour aux belles-lettres, et son application et ses progrès firent dès lors présager un écrivain remarquable. En 1754, il entrait au séminaire des jésuites à Tournai. À cette époque, un pieux enthousiasme pour le grand apôtre des Indes lui fit ajouter à son prénom celui de Xavier. Sorti du noviciat, il enseigna la rhétorique successivement à Luxembourg et à Liége. Sa merveilleuse mémoire lui permettait d’expliquer les principaux auteurs classiques sans avoir besoin de recourir aux textes. En 1761, il publia, sous le titre de Musœ leodienses, un recueil de poésies latines dans lequel figuraient des ouvrages de ses élèves et dont plusieurs ne font pas moins d’honneur au maître qu’aux disciples. Pendant les deux premières années de son cours de théologie, qu’il commença à Luxembourg en 1763, on le chargea de prêcher le Carême en latin devant un auditoire nombreux composé de théologiens, de philosophes et d’humanistes. Il maniait cette langue avec une rare facilité et la parlait de la manière la plus pure.

La suppression de la compagnie en France (1764) fit refluer dans les colléges des Pays-Bas un grand nombre de jeunes religieux, et cette surabondance nécessita l’envoi dans d’autres provinces des élèves qui n’avaient pas achevé leur cours de théologie. Feller fut alors envoyé au collége de Tyrnau, en Hongrie, où son savoir fut dignement apprécié. Il y demeura cinq ans. Il profitait de ses vacances pour voyager, presque toujours à pied, un carnet à la main, pour y noter toutes les observations qui se présentaient sur le caractère moral et physique des habitants, la minéralogie, l’histoire naturelle, etc. Il recevait l’hospitalité chez les plus grands seigneurs, qui l’accueillaient tous avec un égal empressement. Il parcourut ainsi une partie de l’Italie, de la Pologne, de l’Autriche, de la Bohême, etc. Revenu dans sa patrie, il remplit pendant un an les fonctions de professeur à Nivelles. En 1771, il prononça ses derniers vœux. Ses supérieurs, qui le destinaient à la chaire, l’envoyèrent à Liége où il eut les plus grands succès comme prédicateur. C’est en 1773, lors de la suppression de la compagnie dans les Pays-Bas, que Feller se voua tout entier à la carrière d’écrivain et se livra à la composition des ouvrages qui ont fait sa réputation.