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reprocha, en le rendant responsable des résolutions quii avaient amemé l’évacuation du pays par les troupes de l’empereur. Les choses en vinrent au point que le colonel De Brou fut suspendu de ses fonctions et invité à se justifier devant une commission d’enquête réunie à Luxembourg. Peut-être trouverait-on le motif de la malveillance dont le colonel De Brou fut alors victime, dans l’avancement exceptionnel qui lui avait été accordé et qui avait naturellement excité la jalousie de ses camarades, et surtout dans les efforts qu’avait fait cet honorable officier pour dévoiler que le gouvernement avait été victime d’une fraude ou d’une erreur très-onéreuse pour ses finances, lors du payement des dix millions de florins qu’avait fait la Hollande en exécution d’une clause du traite de Fontainebleau, pour indemniser l’empereur de sa renonciation à tous ses droits sur la ville de Maestricht et sur quelques parties de territoire environnant. Le colonel démontra, dans un mémoire qui fut envoyé à Vienne, le préjudice causé à l’État dans cette circonstance et sans doute plus d’un personnage important craignit d’être compromis par ces révélations. Quoi qu’il en soit, le Conseil suprême de guerre, après un examen minutieux de l’enquête qui avait été faite à Luxembourg, déclara De Brou complétement innocent de tous les faits que la calomnie mettait à sa charge et qu’elle continua de répéter après que l’empereur eut rendu à De Brou et sa confiance et la position de directeur du génie à Bruxelles. Lors de l’invasion française, le colonel De Brou fut appelé à la tête de la direction du génie à Luxembourg. Enfin, il obtint en 1794 le grade de général avec sa retraite, après une longue carrière remplie par des travaux utiles et des études sur les voies de communication de la Belgique qui ont été consultées avec fruit par les ingénieurs belges, cinquante ans après sa mort. C’est lui, en effet, qui le premier avait conçu le canal de Zelsaete et c’est d’après ses plans que ce grand travail a été exécuté. C’est lui égaiement qui projeta les premières écluses de chasse d’Ostende, qui conçut le canal de Charleroi, la canalisation de la Dendre et la belle route de Namur à Liége, qu’on considérait comme inexécutable.

Par lettre patente du 31 mars 1786, l’empereur Joseph II avait accordé au lieutenant-colonel De Brou et à son frère déclaration et confirmation de noblesse et décoration d’armoiries.

Le général De Brou avait épousé : 1° Pétronille Marquart et 2° Eléonore-Louise Bosquet, dont il eut entre autres enfants deux fils : Louis qui fut officier supérieur en France et François-Pierre-Hubert, qui comme son père resta au service de l’Autriche.

Général Guillaume.

Mémoires de famille. — Correspondance du général d’Alton et Joseph II. — Vifquin, Des Voies navigables en Belgique

BROUCHOVEN (Hyacinthe-Marie DE), seigneur de Steen, diplomate, négociateur, magistrat, était le second fils de Jean-Baptiste, comte de Bergeyck, et d’Hélène Forment. Il naquit à Anvers, le 16 avril 1650, devint chanoine de la cathédrale de Gand, à l’âge de vingt ans, et mourut le 28 septembre 1707. Ayant renoncé à l’état ecclésiastique, il fut nommé successivement conseiller du Conseil provincial de Namur (1676), du Grand Conseil de Malines (1680), du Conseil suprême des Pays-Bas et de Bourgogne près du roi à Madrid (1690), et enfin président du Grand Conseil de Malines (1699). Il remplit ces dernières fonctions jusqu’au jour de sa mort. Pendant sa présidence, il fut envoyé à Lille en compagnie d’Alexandre Scockaert, comte de Tirimont, conseiller d’État, afin d’y régler avec les ministres français le traite des limites, qui y fut signé le 3 décembre 1699. De Brouchoven avait épousé par contrat du 1er décembre 1678, Marie-Adrienne Zualart, fille de Ferdinand, écuyer, et de Constance-Yolande de Morcin, dont il eut deux enfants.

Ch. Piot.

Goethals, Miroir, t. II. — Histoire des évêques et de la cathédrale de Gand. — Compte des domaines de Namur, 1678. — Manuscrit concernant le conseil de Malines aux Archives du royaume, à Bruxelles. — Du Mont, Traité de Paix, t. VII — Nobiliaire des Pays-Bas.

BROUCHOVEN (Jean-Baptiste DE), négociateur, fils de Gérard, seigneur ga-