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Dangereusement malade au mois de novembre 1829, elle reçut tous les sacrements de l’église avec un courage et une résignation admirables ; consolant ainsi Mme la comtesse de Choiseul 1, la comtesse Anquctil, Casimir, et les autres témoins de cette pieuse cérémonie, qui loin d’a¬ bréger ses jours sembla lui rendre les forces qui la soutin¬ rent jusqu’au 31 janvier 1832,, j our où entrant chez elle à neuf heures du matin, on la trouva morte dans son lit.

La vie littéraire de Mme la comtesse de Genlis a été aussi noble, aussi belle qu’elle a été brillante ; ses ou¬ vrages inspirent le respect pour la religion, l’amour des devoirs que Dieu et la société imposent, le goût de la vie simple et champêtre ; elle a peint le monde, ses fai¬ blesses, ses ridicules, scs travers, ses vices, avec une vérité, et parfois une énergie qui"a.profondément blessé ceux qui pourraient craindre d 3 ètre reconnus pour ses modèles. Nul auteur ne fait mieux connaître les mœurs de son temps. Nul n’a écrit avec plus de correction, de clarté, d’élégance et de délicatesse. On peut lui repro¬ cher de s’être trop abandonnée à sa riche imagination, et d’avoir créé des situations invraisemblables, des ca¬ ractères fantastiques ; mais on ne saurait trop louer la finesse de ses observations, le charme de ses descrip¬ tions, le naturel exquis de ses dialogues,la gaieté de ses critiques, et son art d’intéresser les différentes classes de lecteurs. Les traductions de la plupart de ses ouvra¬ ges serviront toujours à l’éducation de l’enfance et de la jeunesse européenne, et donneront longtemps encore aux étrangers une idée avantageuse des manières fran¬ çaises, ainsi que de la politesse, de la grâce du langage dans lequel M“ c de Genlis a écrit.

Le corps de Mme la comtesse de Genlis repose dans-le cimetière du calvaire placé sur le mont Val é ri en,

1 Nre princesse do Bcaufrcrnont.