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ET CRITIQUE

qui ont été chargés de l’élaborer et de la publier : le premier semble avoir eu la mission de veiller à la revision du texte d’après les indications de Ronsard, le second celle d’en assurer la publication. Binet écrivit pour cette édition un long poème dédicatoire Au Roy de France et de Pologne, Galland une courte dédicace en prose Au Roy. Voir ci-dessus, Introduction, § II, notes.

P. 50, l. 34. — bien escrire. A et A’ sont identiques, sauf en ce passage. Voici la différence : A Il incitoit fort ceux qui l’alloient voir, et principalement les jeunes hommes qu’il jugeoit pouvoir quelque jour promettre quelque fruict et à biẽ escrire | A’ Il incitoit fort ceux qui l’alloient voir, et principalement les jeunes hommes qu’il jugeoit pouvoir un jour promettre quelque fruict à bien escrire.

Il est assez curieux que ces deux seules corrections aient été faites, alors que dans le même alinéa, dans la même phrase, il y avait à faire des corrections bien plus urgentes, par ex. une virgule après fruict ; non chiche de me deceler au lieu de non chiche, de me deceler ; si peu que au lieu de s’y peu que.

Ces deux corrections isolées, introduites dans le texte A alors qu’on en avait déjà tiré un certain nombre d’exemplaires, ne peuvent pas être dues à Binet, car il aurait certainement corrigé du même coup les fautes grossières qui environnent la ligne rectifiée.

P. 50, l. 47. — nos loix. Allusion aux occupations professionnelles de Cl. Binet, qui était Avocat au Parlement de Paris, depuis 1575 environ. En 1583, le Procureur général Jacques de la Guesle l’avait attaché à son parquet comme Substitut. En 1587 îl fut nommé Lieutenant général de la Sénéchaussée de Riom, fonction qu’il exerça jusqu’à sa mort, arrivée soit à la fin de 1599, soit dans la première moitié de 1600. Voir ci-dessus, Introduction, § II.

P. 51, l. 2. — reposer. Cette apostrophe à Ronsard et ce souhait sont imités des deux derniers chapitres de la Vie d’Agricola de Tacite : « ... Tu vero felix, Agricola, non vitae tantum claritate, sed etiam opportunitate mortis... Si quis piorum manibus locus, si, ut sapientibus placet, non cum corpore exstinguuntur magnae animae, placide quiescas... » Cela est d’autant plus probable que Binet a également utilisé pour l’exorde de C les trois premiers chapitres de la Vie d’Agricola (V. ci-dessus, pp. 56 et 57).