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ET CRITIQUE

La suite du chapitre de l’Harmonie universelle reproduit le répons de Mauduit. » (Il s’agit du répons de l’absoute, que Tiersot transcrit aussi.)

Sur la Musique du Roi et sur Mauduit, v. encore Fétis, Dictionn. des Musiciens, et E. Frémy, Acad. des dern. Valois, pp. 116 et 389, n. 2.

P. 38, l. 1. — à sa memoire. Outre l’Oraison fun. de Du Perron, dont nous parlons plus loin, deux professeurs du collège de Boncourt, Jacques Velliard, chartrain, et Georges Critton, écossais (d’après Colletet, Vie de Ronsard, éd. cit., p. 119), composèrent pour la circonstance des Eloges funèbres en latin. Ces éloges furent lus par leurs meilleurs élèves, comme en témoignent les diverses éditions :

1° La Laudatio funebris I de Velliard, par F. Canelle, de Paris ;

2° La Laudatio fun. II de Velliard, par F. Cheminart, de Nantes ;

3° Le Carmen heroïcum de Velliard, par J. Meunier, de Dijon ;

4° La Laudatio fun. de Critton, par Pierre Perreau, de Moulins ;

5° L’Epicedium de Critton, par Charles Bindé, d’Orléans.

Les deux opuscules où parurent ces Eloges contenaient en outre des distiques et des « épigrammes » latins de Jacques et Louis Velliard, de J. Galland, de Georges Critton et de Guill. Chauveau. Le Tombeau de Ronsard ne put être publié que quelques semaines après cette cérémonie, mais la plupart des pièces qui le composaient durent être écrites pour le 24 février, jour des obsèques solennelles (v. ci-dessus, Introd. § II).

P. 38, l. 3. — d’appartenir. Expression vague qui fait sans doute allusion aux relations qui s’étaient établies entre Ronsard et le duc Anne de Joyeuse, amiral de France, au moment du mariage de celui-ci avec Marguerite de Lorraine-Vaudemont, belle-sœur de Henri III (24 septembre 1581) ; v. ci-dessus, p. 173, au mot « volontiers », et P. Lacroix, Ballets et Mascarades de la Cour, Introd. On trouvera les pièces (épithalame et mascarades) que Ronsard a écrites pour ce mariage au tome IV de l’édition Blanchemain, pp. 170 à 176 et p. 211. En outre, le livre des Elegies est dédié à ce même personnage en 1584.

Quant à son frère cadet, François de Joyeuse, qui fut nommé archevêque de Narbonne à 20 ans en 1582, et cardinal l’année suivante, on ne voit pas comment Ronsard pouvait alors lui « appartenir ». Peut-être Binet fait-il allusion à ce fait que la volumineuse anthologie de la Muse chrestienne, publiée en 1582 (à Paris, chez Germain Malot) et dédiée précisément à François de Joyeuse, contient un grand nombre de pages extraites de l’œuvre de Ronsard. Pour ce personnage, au service duquel fut Regnier à partir de 1587, v. la thèse de J. Vianey sur Mathurin Regnier, pp. 4 et suiv.

P. 38, l. 12 — de tous costez. Ce discours fut publié quelques jours ou quelques semaines après la cérémonie, sous ce titre : Oraison funebre sur la mort de Monsieur de Ronsard, par J. D. du Perron. Lecteur de la Chambre du Roy, à Paris, par Federic Morel, imprimeur ordinaire du Roy. m.d.lxxxvi. Avec privilege dudict Seigneur.

La Bibl. Nat. possède deux exemplaires de cette édition princeps : l’une (cote Ln27 17839) sans dédicace, l’autre (cote Ln27 17839 A) avec dédicace « A Monsieur Desportes, Abbé d’Oreillac (sic), de Tyron et de Josaphat ». Du Perron n’était pas encore entré dans les ordres ; il n’avait que 27 ans (d’après le titre d’une édition postérieure, celle de