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faire des efforts aussi grands ; remarquons, en effet, que pour les temps de réaction elle n’a jamais donné au moins une série un peu courte ; il y a eu nonchalance régulière, constante, sur toute la ligne, et non une de ces défaillances accidentelles auxquelles les plus énergiques se laissent aller. J’admets donc, tout en faisant la part de la sensibilité à l’ennui, du défaut de bonne volonté, et autres facteurs accessoires, etc., qu’il existe une différence constitutionnelle entre le pouvoir d’attention des deux sœurs.

Si enfin on compare ces deux enfants aux enfants d’école, chez lesquels j’ai fait aussi des recherches sur l’attention, on remarquera qu’Armande est sensiblement dans la moyenne comme force d’attention, c’est Marguerite qui est très supérieure à la moyenne.

Pour conclure : la psychologie individuelle peut aujourd’hui faire une mesure de l’attention, mais c’est à la condition d’employer un ensemble de tests et d’interpréter tous les renseignements fournis par l’attitude mentale des sujets, leurs réflexions et leurs réponses. Ce serait une erreur de croire qu’il existe une petite expérience matérielle permettant de mesurer rapidement l’attention comme on compte le pouls.