tous des souvenirs récents ? — R. J’y ai pensé seulement quand tu as commencé à m’interroger. — D. Peux-tu me donner une raison de ce choix ? — R. J’ai de la peine à trouver des souvenirs, je ne sais pas pourquoi. — D. Tu ne t’étais pas dit : j’ai de la peine, donc je vais citer des faits récents ? — R. Oh ! non. J’avais de la peine aussi parce que je ne voulais pas noter les choses que tu ne connaîtrais pas toi-même (N.-B. — exemple d’adaptation à la personnalité de l’expérimentateur) ou qui seraient trop insignifiantes. — D. Tu aurais eu plus de peine à mettre des faits datant de Saint-V… ? (où nous avons fait un séjour il y a 4 ans). — R. Oh non, j’aurais pu en mettre tout de même, seulement la pensée ne m’en est pas venue. »
Voici maintenant la série écrite par Armande :
- À une montée, que nous tirions la voiturette (8 jours).
- Une après-midi, je tâchais d’attraper une libellule avec mon chapeau (il y a un an ou deux).
- À M… un jour de neige (cet hiver).
- Un jour que je dessinais chez B… (cet hiver).
- Une pièce de théâtre, un drame à M… (cet hiver).
- À S… dans la remise, une après-midi que nous causions (il y a 15 jours).
- À Paris, devant une bijouterie, M… allait faire arranger sa montre (il y a 4 ans).
- Un soir que je dessinais (il y a 2 ans 1/2).
- Vers le jour de l’an, le soir où l’on nous a donné le phonographe, je me rappelle le moment où nous l’avons entendu (il y a 2 ans 1/2).
- Une lecture (il y a 8 ou 10 jours).
J’ai posé à Armande les mêmes questions qu’à Marguerite. Je lui demande : pourquoi n’as-tu pas mis des souvenirs d’hier ? — R. Il n’y a pas d’image qui m’en est restée. Il y a des scènes qui n’ont aucune importance, et qui me restent mieux que des scènes plus importantes, et même des scènes anciennes me restent mieux que des scènes très récentes. Ainsi, M… devant le bijoutier… il y a 4 ans. Je ne me rappelle rien ni avant ni après ; je me souviens
