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de battements de cœur, l’accélération de la respiration, l’augmentation de la force musculaire, ne sont pas en rapport avec la période de verve ou avec la période d’exercice du travail intellectuel, et si le ralentissement du cœur et de la respiration, la diminution de la force musculaire, ne sont pas en relation avec la période de fatigue du travail intellectuel.

C’est là une question qu’il est impossible de résoudre à l’heure présente puisqu’on n’a pas encore fait de recherches sur les influences physiologiques et psychologiques parallèlement sur les mêmes individus. Il faudrait faire des expériences méthodiques dans lesquelles on observerait simultanément les différents effets psychologiques et physiologiques ; ce n’est que de cette manière que l’on pourra arriver à connaître la signification des différents effets.

Pour mieux se rendre compte de ce qui est fait jusqu’ici nous donnons le tableau suivant, qui peut servir de résumé à tout notre livre (p. 332).

Il nous reste à conclure.

Nous avons, au cours de ce livre, insisté trop souvent sur les lacunes des études que nous avons exposées pour qu’on s’étonne de l’aveu qu’il nous reste à faire à cette place. Cet aveu, c’est que les recherches sur les effets du travail intellectuel ne sont pas encore assez avancées pour qu’on puisse en tirer une conclusion pratique qui soit directement applicable aux écoles. Après avoir dit ce qui a été fait, nous allons déterminer, avec autant de précision que possible, ce qui reste à faire.

D’abord, il faut étudier plus méthodiquement et plus profondément les effets du travail intellectuel sur les différentes fonctions du corps et de l’esprit. Beaucoup de points n’ont encore été qu’effleurés. Pour des fonctions très importantes, comme la pression du sang, la thermométrie, la respiration, on n’a examiné que les effets d’un travail d’esprit très court, durant quelques minutes, et on ignore les conséquences d’un travail intellectuel prolongé pendant plusieurs