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tulé : Nécessité de la fatigue pour l’hygiène physique et intellectuelle.

Le travail de Burgerstein peut servir d’exemple pour la plupart des travaux de ce genre ; il semble que les auteurs oublient complètement la nécessité de la fatigue et cherchent à rendre l’enseignement tel qu’il n’y ait aucune fatigue pour les élèves et qu’ils apprennent quand même quelque chose ; cela revient à chercher le mouvement perpétuel.

Des expériences absolument identiques à celles de Burgerstein ont été faites ensuite par deux auteurs. Laser[1] en Allemagne, et Holmes[2] en Amérique. Passons rapidement en revue ces deux recherches.

Laser a fait les expériences sur 226 élèves dont l’âge variait de neuf à treize ans. Il faisait les expériences pareilles à celles de Burgerstein pendant dix minutes après chaque classe du matin. Il y avait cinq classes le matin, de 8 heures à 1 heure, on a donc cinq épreuves différentes.

Les résultats obtenus ne sont pas nets ; on remarque bien, en prenant toutes les classes ensemble, que les nombres de chiffres calculés augmentent du commencement à la fin, ce qui doit être attribué à l’exercice des élèves, et non, comme le veut l’auteur, à une plus grande énergie intellectuelle des élèves après les classes. Le nombre de fautes augmente aussi, et cette augmentation est un peu plus rapide que celle de la vitesse des calculs ; il semble donc qu’il y a un effet très faible produit par les classes.

Voici du reste les chiffres obtenus : par I, II, III, IV, V nous représentons les époques de calcul ; ainsi I représente les calculs faits après la première classe du matin, II ceux après la deuxième leçon, etc.

  1. Laser. Ueber geistige Ermüdung beim Schulunterrichte. Zeitschr. f. Schulgesundheitspflege. 1894.
  2. Holmes. The Fatigue of a School hour. Pedagogical Seminary. 1895, III, p. 213-235.