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portons en ordonnées les quantités de travail. Nous supposons pour plus de clarté que la vitesse minimum au commencement est la vitesse de début ; prenons trois travaux intellectuels différents : la mémoire des syllabes, les additions et l’acte de compter des lettres trois par trois.

Fig. 76. — Cette figure schématique indique la marche générale de la vitesse de travail pour trois travaux différents. On remarque que le maximum de vitesse est atteint le plus rapidement pour la mémoire des syllabes, puis pour les additions et en troisième lieu pour l’acte de compter des lettres 3 par 3. La diminution de la vitesse au bout de 120 minutes est la plus forte pour la mémoire des syllabes, puis pour les additions, et enfin la moins forte pour l’acte de compter des lettres. C’est, on le voit, le même ordre dans les deux cas.

Nous commençons au même point pour les trois travaux, et nous marquons le point de vitesse maximum et le degré de descente de cette vitesse par suite de la fatigue. En joignant ces points on obtient les trois courbes suivantes (fig. 76). On voit que pour la mémoire des syllabes le maximum est atteint après vingt-quatre minutes, pour les