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différentes ; nous avons eu la satisfaction de constater que la concordance existe.

Nous avons pris le pain comme exemple de la consommation, d’abord parce que le pain a toujours joué un rôle important dans l’alimentation des internats, ensuite parce que c’est un aliment d’une composition connue, qui change peu suivant les époques de l’année, et enfin et surtout parce qu’il était impossible de faire l’analyse des autres aliments servis aux élèves.

Nous mettons sous les yeux du lecteur quatre courbes : deux proviennent de documents fournis par l’école d’instituteurs de Mirecourt, et deux par l’école d’institutrices d’Épinal ; les courbes formées de lignes pleines se rapportent à l’année 1895-1896, et les courbes formées de lignes pointillées correspondent à l’année 1896-1897 ; ces dernières sont incomplètes, les deux derniers mois font défaut ; ils n’avaient pas encore été calculés au moment où les documents nous ont été adressés.

La consommation moyenne du pain, telle qu’elle ressort de ces courbes, a été de 750 grammes par jour pour les garçons, et de 550 pour les filles. Ces chiffres sont un peu supérieurs à ceux qui récemment ont été calculés par Lapicque et Richet[1] en prenant pour base des calculs la consommation totale de pain à Paris ; ces auteurs trouvent en moyenne 520 grammes de pain par jour pour chaque personne.

La direction générale des deux courbes est la descente ; la diminution de la quantité consommée est d’environ 200 grammes pour les garçons et de 100 grammes pour les filles. Cette diminution se fait graduellement, avec quelques irrégularités que l’on peut attribuer à des changements de température, ou à d’autres causes inconnues ; mais si grandes qu’elles soient ces irrégularités ne masquent nullement la direction descendante des courbes ; et

  1. Dictionnaire de physiologie de Richet, art. Aliment, t. I, p. 294-381.