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duit une diminution d’amplitude du pouls et une augmentation de pression.

Prenons un second exemple, qui est analogue au précédent. L’expérience va consister à faire un effort très violent avec la jambe pendant que l’on a les mains dans le sphygmomanomètre. Les expériences faites avec le pléthysmographe montrent que cet effort musculaire diminue l’amplitude du pouls ; en outre, la courbe de pression graduelle avec le sphygmomanomètre montre — et nous avons déjà exposé la question avec tous ses détails — que la pression du sang augmente pendant l’effort musculaire. Que donne le sphygmomanomètre avec une pression constante ? Deux résultats absolument opposés, suivant qu’on emploie une contre-pression faible ou une contre-pression forte (fig. 49). Avec la contre-pression faible, l’effort diminue l’amplitude de l’oscillation ; c’est, comme nous l’avons dit, que dans ce cas l’appareil fonctionne comme un pléthysmographe. Avec une contre-pression forte, l’effort produit une augmentation d’amplitude ; c’est que l’appareil fonctionne dans ce cas comme un manomètre. Les indications données par la contre-pression faible et la contre-pression forte sont différentes, pour l’effort musculaire comme pour la station verticale, parce que l’effort musculaire agit en sens opposé sur l’amplitude du pouls et sur la pression ; il diminue l’amplitude du pouls et il augmente la pression[1].

Nous avons à relater une troisième expérience, et, quoiqu’elle soit du même genre que la précédente, nous l’exposerons avec un plus grand nombre de détails ; il s’agit de l’effet du travail intellectuel, ou du calcul mental. Nos expériences ont été faites sur plusieurs personnes et notamment sur M. V… ; ce sujet, pendant qu’il exécute un calcul mental difficile, a parfois, mais non constamment, une pulsation capillaire rapetissée ; c’est ce qu’on constate chez lui soit en prenant son tracé capillaire avec un pléthysmo-

  1. Cette affirmation ne s’applique, bien entendu, qu’aux personnes qui nous ont servi de sujets.