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le sphygmomanomètre pendant que la personne est assise ; puis nous la prions de se lever, sans sortir les mains de l’appareil ; elle reste debout trente secondes ; puis elle se rassied ; on a donc un tracé qui se subdivise en trois parties correspondantes : station assise, puis station debout, puis station assise. Nous prenons d’abord ce tracé avec une contre-pression de 70 millimètres (fig, 47), qui donne une pulsation très grande ; quand la personne se lève et reste debout, le pouls capillaire se rapetisse avec cette contre-pression, exactement comme il le fait si on prend un tracé pléthysmographique ; ce tracé sphygmomanométrique est donc, avec cette contre-pression, influencé par l’amplitude de la pulsation ; l’appareil ne donne pas davantage qu’un pléthysmographe, il fonctionne comme un pléthystnographe. Maintenant, nous recommençons l’expérience avec une contre-pression beaucoup plus forte, de 120 millimètres, qui efface presque complètement le pouls quand le sujet est assis ; le sujet se lève, et aussitôt le pouls augmente énormément d’amplitude ; cette augmentation d’amplitude est bien sous l’influence de la station verticale, car elle cesse quand le sujet se rassied (fig. 48). Voilà donc deux expériences qui sembleraient contradictoires, si on ne tenait pas compte de ce fait que la contre-pression a été bien différente dans les deux cas. Pour s’expliquer clairement cette différence, il faut se rappeler que la méthode des pressions croissantes montre qu’à 120 millimètres de contre-pression le pouls de la station verticale est conservé, tandis que celui de la station assise est détruit, et que, par suite, la station verticale augmente la pression (fig. 45 et 46).

Nous pouvons donc conclure de cette première expérience qu’avec une contre-pression faible le sphygmomanomètre fonctionne comme un pléthysmographe, tandis qu’avec une contre-pression très forte il fonctionne comme un manomètre. Si les indications prises avec une contre-pression faible et une contre-pression forte ont été, dans ce cas particulier, opposées l’une à l’autre, cela tient évidem-