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sur et non dans l’artère. Les différents procédés qui ont été imaginés consistent tous :
Fig. 37. — Inscription de la pression sanguine chez un animal, a a est une artère dans laquelle est introduite une canule ; cette canule communique avec un manomètre M, le sang refoule le mercure du manomètre jusqu’en c, le mercure monte jusqu’en s. La pression du sang est donc égale au poids d’une colonne de mercure égale à s c. (Landois.)
1° à employer une force qui supprime la pulsation du sang ; ou qui décolore les tissus, qui en un mot arrête la circulation du sang dans un organe facilement accessible, par exemple la main ou les doigts, et 2° à mesurer quelle est la pression minima nécessaire à cette suppression. Le dispositif employé a varié avec les auteurs, et aussi suivant qu’on veut mesurer la pression dans les artères ou dans les capillaires.

Un procédé qui paraît très simple pour mesurer la pression sanguine d’une artère consiste à charger de poids le ressort d’un sphygmographe quand il est en place sur l’artère ; on augmente progressivement la charge du ressort jusqu’à ce que la plume du sphygmographe cesse de se soulever ; le poids minimum nécessaire à cet effet mesure la pression du sang. Landois[1] rapporte que ce poids pour de jeunes étudiants en bonne santé est de 550 grammes en moyenne. On doit faire quelques réserves sur l’exactitude de ce procédé ; des conditions indépendantes de la pression, comme le calibre de l’artère, sa position superficielle ou profonde, l’état d’élasticité de

  1. Traité de Physiologie humaine, trad. franc, Paris, 1893, p. 153.