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cés. Il a produit un ralentissement du cœur et une atténuation de la circulation capillaire périphérique.

En résumé, si nous faisons la synthèse de tous les effets produits par le travail intellectuel sur le cœur, la respiration et la circulation capillaire, nous trouvons que :

1° Un effort intellectuel énergique et court produit une excitation des fonctions, vaso-constriction, accélération du cœur et de la respiration, suivies par un ralentissement très léger de ces fonctions ; chez certains sujets, émoussement du dicrotisme.

2° Un travail intellectuel d’une durée de plusieurs heures avec immobilité relative du corps produit le ralentissement du cœur et une diminution de la circulation capillaire périphérique.

Ce contraste entre les effets d’un travail intellectuel court et ceux d’un travail intellectuel prolongé, nous le retrouverons à propos de l’exercice musculaire.

Conclusion pratique. — Les observations sur la circulation capillaire sont encore trop peu nombreuses pour qu’on sache le parti que la pédagogie pourrait en tirer. Ce que l’on connaît le mieux, ce sont les effets d’un effort intellectuel momentané, et ces effets sont ceux qui présentent le moins d’intérêt pour l’hygiène de l’esprit. Il faudrait surtout avoir une connaissance approfondie des effets produits par un travail de plusieurs jours ou de plusieurs semaines. On peut prévoir qu’on rencontrera dans ces recherches des difficultés tenant surtout aux changements de température ; un tracé pris l’hiver n’est guère comparable à un tracé de printemps ou d’été.