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— Croc croc !.. Je sais des gens, dit l’une,
« À qui l’on donnerait la lune
» Sans qu’ils s’en déclarent contents.
» Une praline entre les dents,
» Croc croc ! pour moi comble mon rêve. »

— Moi, la praline que j’achève
» Dit l’autre, m’ouvre l’appétit,
» Croc croc ! pour celle qui la suit. — »

— Moi, murmure une note tendre,
» Je ne puis, sans la plaindre, entendre
» La praline qui se défend,
» Qui résiste, lutte et se fend
» Pour livrer enfin son amande
» À la dent cruelle, gourmande
» Et dure au malheureux bonbon
» Dont le seul crime est d’être bon !
» Je le croque aussi, moi, sans doute,
» Mais c’est parce que je redoute
» Qu’un autre le croque avant moi ;
» Que voulez-vous, chacun pour soi. »