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vous orrez nouvelles qe le Roi ara commencé à moi damagier. Et de ce, très cher cousin, ne me veuillez faillir, quar, à ceste feitz, en ce present fait où mon corps, mon estat et m’onneur dependent, il m’est bien mestier d’avoir l’aide de mes bons amis et de les cognoistre, et Diex sciet qe en tiel cas je ne vouldroie espargner corps ne chevance envers eux. Très cher cousin, je escris sur ceste matire à mes très chers cousins le Roi d’Engleterre et le prince de Gales, ensi come vous verrez par copie de leurs lettres qe je vous envoie cy dedeinz enclose. Si vous prie moult cherement qe mes [lettres] vous leur voulliez envoier sanz delai par un vostre message, quar il purra mieltz et plus seurement passer qe message qe jeo y envolasse. Et, très cher cousin, vous povez bien veier le busoigne qu’il en est. Si ne m’en veuilliez faillir, quar Deux sceit qe sur touz je me fie en vous de mon corps, mon honneur et mon esta. Très cher et très amé cousin, ce choses me veuillez briement rescrire vostre bonne volenté. Le Seint Esperit vous eit en sa seinte garde. Donné à Evreux, le xviiie jour de janvier.


III.
26-31 janvier 1354.
Lettre du duc de Lancastre au roi de Navarre.
(British Museum, Cotton., Caligula, D. III, no  70. — Copie du xive siècle.)


Mon très cher et très amé Seignur cousin, vous plese savoir que jeo ai resceuz unez autres lettre de vous à Malyns le xxvie jour de janvier, les queles fount mencion, come fesoient les autres, de la mort du conestable, et auxi en font mencion de ma venue à Caleys et à Guynes et de ce, Seignur, vous ai-je fait respouns par vostre vadlet et un des miens, les queux sont enforméz de cestes choses et des autres à vous dire, et à moi sur ce respouns reporter à une certeine journée, si come je vous ai plus pleinement certifiez, et si soiez, très cher sire, certain qe sur les novels q’ils me reporteront de vous à la dite journée, toutes autres choses lessées, je me afforceray de tout mon coer de vous comforter et servir à mon petit poair, et, très cher sire, jeo vous merci si de coer come jeo plus puisse de ce qe vous plust si amiablement à moi vostre volunté mander et si entierment vous affier en moy, et soiez certein, très cher sire, qe je n’esparnerei ne corps, ne chevance, de vous eider et servir, ove tout mon