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dû suivre le texte moins développé que contient le manuscrit de la bibliothèque Mazarine cité un peu plus haut. C’est évidemment ce texte moins développé que le traducteur avait sous les yeux et qu’il a abrégé. Les extraits du texte original de la Chronique qu’on pourra lire au bas des pages permettront d’apprécier les différences qui existent entre le texte original et le texte moins développé que le traducteur avait sous les yeux. Quant aux notes additionnelles, dont plusieurs seulement se retrouvent en substance dans les continuations de la Chronique de Robert publiées par M. Holder-Egger, j’ai cru bon de les imprimer en entier telles que nous les offre le manuscrit de la bibliothèque Mazarine. Si elles ne sont pas la source d’où dérivent directement plusieurs articles de la Chronique de Tours, du Miroir historial de Vincent de Beauvais et des Gestes de Louis VIII, elles représentent du moins un texte auquel les auteurs de ces ouvrages ont fait quelques emprunts.

La traduction dont nous nous occupons doit avoir été faite vers le milieu du XIIIe siècle. Dans le manuscrit de Berne elle est complétée par des listes des rois de France et des empereurs, qui s’arrêtent, la première à saint Louis, la seconde à Frédéric II. Le soin que le traducteur a pris de faire entrer dans son Abrégé les articles relatifs aux archevêques de Sens et aux évêques d’Auxerre semble indiquer qu’il appartenait à l’un ou à l’autre de ces diocèses, ou du moins qu’il avait un motif particulier de s’y intéresser. La traduction n’est pas toujours exacte et l’auteur a çà et là laissé de côté des mots et des membres de phrases dont l’absence rend la traduction difficile et même impossible à comprendre.

L’Abrégé en français de la Chronique de Robert ne contient aucun renseignement dont les historiens aient à tenir compte : nous possédons en effet, sous la forme la plus pure et la plus authentique, les textes latins dont l’Abrégé n’est qu’une traduction. Ce qui lui donne un certain intérêt, c’est qu’il y faut voir l’un des premiers essais tentés pour initier la société laïque du moyen âge à la connaissance de l’histoire universelle.

À la suite de l’Abrégé de la Chronique de Robert les manuscrits de Chantilly et de Berne renferment d’autres textes qu’il suffit d’indiquer en deux mots :

Les feuillets 107-190 du manuscrit de Chantilly sont occupés par la Chronique des rois de France qu’un ménestrel dédia à